Avec Elizabeth Sutton
Un livre numérique, c’est un peu comme le monstre du loch Ness : tout le monde en parle, tout le monde a un avis, mais quand on creuse un peu, on se rend compte qu’il n’est pas si évident que ça de s’en faire une idée précise.
Le livre numérique, aussi appelé ebook, en quelques mots
Première définition basique donnée par Elizabeth Sutton : “Le livre numérique est un fichier que l’on télécharge sur smartphone, sa tablette, sa liseuse et parfois son ordinateur.” On peut ajouter que ce fichier contient l’œuvre d’un ou de plusieurs auteurs et qu’il nécessite le savoir-faire d’un éditeur numérique, ce qui lui confère toute sa valeur. Il est aussi fréquemment appelé “e-book”, comme son cousin anglo-saxon.
• Le livre homothétique : “C’est la copie conforme du livre papier, strictement adapté au format tablette”, explique Elizabeth Sutton. On peut le lire sur tablette, liseuse, smartphone ou ordinateur.
• Le livre numérique enrichi : il se télécharge dans la partie “librairie” des différents “stores”. “Il se présente sous un format propre qui le différencie de l’application, spécifie Elizabeth Sutton. Il peut proposer une interactivité à plusieurs niveaux : une histoire bien sûr, mais aussi des jeux, des animations, des vidéos, de la musique, de la lecture audio. Ses contenus sont souvent très aboutis.” Il est consultable sur tablette, smartphone ou ordinateur.
La synchronisation des fichiers permet de changer de support de lecture quand on le souhaite.
• Le livre appli : il se télécharge dans les boutiques virtuelles dédiées aux applications des différents fournisseurs (Google play, App Store…). On peut le consulter sur smartphone, tablette et, pour certains, sur ordinateur.
• Le livre Web : “C’est un livre qui est publié sur le Web. Il se lit en streaming à partir d’un site”, résume Elizabeth Sutton.
• L’app de lecture : c’est un “store” dédié qui propose une librairie de titres classés par thème, âge et genre. Certains “stores” peuvent être enrichis d’une partie bibliothèque qui permet de classer ses lectures.
“Les acheteurs ne sont pas prêts à mettre plus de 5 euros dans un livre numérique jeunesse”, souligne Elizabeth Sutton. Pourtant, un livre jeunesse papier coûte généralement plus cher… Pourquoi les parents sont-ils alors réticents ? Peut-être parce que l’immatérialité du livre numérique rend la dépense un peu plus douloureuse. Et on ne peut ni le prêter ni l’échanger… “Pourtant, note Elizabeth Sutton, le livre numérique enrichi coûte très cher à fabriquer. En plus des auteurs doivent intervenir des développeurs, des animateurs, des conteurs, des comédiens…” Elle rappelle également que “le livre numérique ouvre à de nouveaux univers narratifs". Il faut accepter de s’y plonger, en se souvenant qu’apprécier les livres reliés en cuir n’empêche pas d’apprécier aussi ceux en format poche !”
Certains jeunes parents ont connu, dans leur enfance, les livres CD-Rom… et leurs déboires. “Avec les livres numériques, considère Elizabeth Sutton, le potentiel me semble beaucoup plus large”, notamment du côté de l’expérience de lecture dont l’éventail se trouve d’un coup élargi. L’aventure ne fait que commencer…