Née un 5 mars 1970 à Osaka, Yuu Watase se passionne pour le dessin et le manga dès qu'elle est en âge de tenir un crayon. Le poids traditionnel et culturel de la société nipponne voudrait qu'elle ne s'intéresse qu'au shojo manga, genre uniquement destiné aux jeunes filles. Mais ses goûts variés (de la comédie à la science fiction en passant par le romantisme pur), son ouverture d'esprit et sa vision résolument moderne du manga, qui ne "devrait pas se limiter aux stéréotypes séparant les oeuvres pour filles de celles pour garçons", lui font créer des univers à part, alliant à merveille ses différents centres d'intérêt. La première nouvelle qu'elle propose à un éditeur (Shojo Comics, un spécialiste du shojo manga, tout de même) est acceptée et elle débute une carrière de mangaka sans même passer par la phase d'assistanat, à l'âge de 18 ans. La poursuite de ses études supérieure dans une école d'art s'avérant rapidement superflue, elle se consacre entièrement au manga. La suite coule de source : Trois histoires courtes, s'étendant sur deux ou trois tomes, le temps de prendre ses marques, d'affiner son trait et de bien définir son style, puis elle se lance dans la création de sa première série à long terme, une épopée romantico-fantastique qui s'étendra sur 18 tomes. Fushigi Yugi rencontre un succès foudroyant et Yuu Watase obtient une reconnaissance aussi bien sur son sol natal, qu'au delà de ses frontières. L'originalité de son approche au shojo manga, le ton, résolument humoristique, la recherche scénaristique poussée et la qualité de sa réalisation sont unanimement loués. Ravie autant que surprise par ce succès, Yuu Watase continue sur sa lancée et, tout en réalisant diverses histoires courtes, se lance dans une nouvelle aventure fantastique se déroulant dans un japon contemporain. Ayashi no Ceres lui permet d'approfondir sa recherche sur les personnalités ambivalentes de ses héros, leurs relations et les motivations qui les animent, chacun à la recherche de sa propre vérité. Cette série lui permet aussi d'affiner une technique de dessin et de mise en espace, la démarquant plus encore des auteurs shojo, pour présenter une oeuvre particulièrement dynamique dans sa narration et d'une qualité graphique de premier ordre.
La prometteuse carrière de la jeune artiste est encore en pleine ascension, et semble bien partie pour durer, d'autant plus que le rythme ne se relâche pas. Sitôt une série achevée, elle en entame une nouvelle.