Lilas Nord est née juste à temps pour son anniversaire qui tombe depuis à peu près au même moment. Elle se met très vite à raconter des histoires. Elle apprend ensuite à lire et à écrire, ce qui n’arrange rien. Puis elle redécouvre le principe de l’imprimerie grâce aux nouilles-lettres et rencontre un succès d’estime mitigé. Après avoir renoncé à l’école du cirque, parce que non-tu-ne-peux-pas-avoir-un-éléphant-qui-fait-des-claquettes-à-la-maison, elle part élever des papillons-phoques dans l’Ontario, puis des poules sauvages dans les plaines du Konemara. Elle finit par lâcher l’affaire devant la recrudescence des prédateurs de mauvaise foi. On lui prête aussi quelques aventures difficiles à croire qu’elle n’a jamais démenties — ce qui ne veut bien sûr rien dire. Tout ce qu’on sait aujourd’hui, c’est qu’entourée de mots choisis elle cultive le mensonge, les fleurs et les chats dans la ville du grand éléphant mécanique.