Jeanne (Thérèse Fernande) Ancelet-Hustache3 (Toul, 1892-1983) : Fille d'un officier receveur des contributions indirectes, Jeanne Hustache fit sa scolarité à Montier-en-Der dans la Haute-Marne, puis, après avoir décroché son certificat d'études primaires, entra à 13 ans (en 1905) au lycée de Dijon (période qu'elle immortalisa dans son livre Lycéenne en 1905). En 1912, elle est reçue première au certificat d'aptitude à l'enseignement de l'allemand et s'inscrit à la Sorbonne. En 1913, elle occupe un premier poste de professeur d'allemand au collège d'Orange : elle rencontre en 1914 son mari, un soldat alors hospitalisé. C'est à cette époque qu'elle milite dans le mouvement social-chrétien de la Ligue de la Jeune République de Marc Sangnier. En 1916, elle devient professeur au collège de Toul et est admissible à l'agrégation d'allemand, qu'elle décroche en 1917. Elle entreprend dans la lancée une thèse à la Faculté de lettres de Paris sur la moniale mystique du xiiie siècle Mathilde de Magdebourg (elle la soutiendra en 1926, la même année que Geneviève Bianquis). Après avoir été nommée au lycée de jeunes filles de Saint-Quentin (1919), sur le poste de Geneviève Bianquis, elle intègre le lycée Fénelon à Paris en 1924 où elle fut professeur de lettres supérieures et première supérieure. Elle termina sa carrière au lycée Sévigné. En 1932, elle fut chargée de la chronique des livres catholiques aux Nouvelles littéraires. Spécialiste des mystiques allemands, suisses et alsaciens, elle consacra plusieurs études à Maître Eckhart et Henri Suso, ainsi qu'aux saints et congrégations religieuses. Cette inspiration mystique et religieuse se lit également dans son activité de traductrice : elle traduisit en particulier Maître Eckhart, Henri Suso et Romano Guardini. On lui doit également une version française des Années d'apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe (Aubier). Auteure de plusieurs livres pour la jeunesse, elle signa également plusieurs textes autobiographiques ainsi qu'un roman.